Jazz à Vienne : Beth Hart, l'époustouflante nouvelle "Pearl" du blues rock
Beth Hart n'est pas Janis Joplin ! Pourtant, en fermant les yeux et en l'écoutant chanter dans la chaleur de cette soirée de juillet 2016 à Vienne, on aurait parfois pu se penser à Monterey en 1967 ou à Woodstock deux ans plus tard. La même puissance, une extraordinaire diversité de nuances dans les sentiments exprimés et un timbre qui, pour être moins cassé que celui de "Pearl", suscite les mêmes émotions. Et pourtant, Beth n'est pas Janis. Très différentes physiquement, elles ne véhiculent pas du tout la même image. Si Beth Hart a dépassé depuis 17 ans la fameuse barrière des 27 ans fatale à beaucoup, l'énergie qu'elle déploie à l'interprétation de ses compositions et de quelques reprises n'est pas marquée de la même désespérance que celle qui accompagnait la mythique Texane disparue en 1970. Beth Hart n'est pas Janis Joplin. Et tant mieux pour elle.
Attention, un problème technique survenu lors de la captation du spectacle de Beth Harty à Vienne ne nous permet pas de vous proposer cette vidéo avec la qualité sonore habituelle.
Au delà de Janis Joplin, elle évoque parfois Mélanie ou Buffy Sainte-Marie, des chanteuses un peu oubliées des années 60. Certaines de ses chansons, à l'exacte frontière du rock et du blues pourraient porter la signature de Joe Cocker.Issue d'un télécrochet américain et pourtant loin des modes, Beth Hart compose avec ses sentiments. Assise au piano et avant de chanter une ballade nostalgique, elle explique :"Voilà, avec mon mari, on s'est séparé. Et puis c'est difficile, car j'étais avec lui depuis... toujours. Depuis l'âge de 27 ans et là j'en ai... 144... (rires dans le public) Alors j'ai fait une chanson".
Tatouage sur les deux bras, regard clair et pénétrant, Beth Hart a signé une extraordinaire performance à Jazz à Vienne. Dans le public, ceux qui ne connaissaient pas l'artiste avant de venir, ont eu l'impression de faire une énorme découverte, les autres ont réclamé des chansons et, contrairement à de nombreux artistes, Beth Hart les a entendus et a rajouté ces chansons à la fin de sa prestation.
Le rockabilly-bluegrass-gospel de l'Irlandaise Imelda May pour ouvrir la soirée, Beth Hart et son blues rock pour la refermer... Difficile d'imaginer mieux.
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